Le buzz grimpe tant et si bien qu’au début de l’été 2008, elle reçoit des courriers électroniques de producteurs alléchés. Dont l’une des grandes oreilles de My Major Company, qui tombe sitôt sous le charme du refrain de « I Know ». Dès lors, tout va très vite. En août 2008, la belle inconnue de tous, ou presque, parvient à séduire 416 internautes coproducteurs le temps d’un week-end : en tout juste 48 heures, elle réunit autour d’elle les 70 000 euros nécessaires pour enregistrer son premier album. « C’était tout simplement incroyable, parce que nous avions tablé sur cinq mois pour rassembler la somme. » Elle signe ainsi son entrée chez My Major Company par un record jusqu’ici inégalé ! On peut promettre un aussi bel avenir à ce présent album, composé de mélodies joliment troussées capables de faire vibrer sans exclusion toutes les générations, des refrains qui ont assimilé les influences de tous ceux et celles qui l’ont traversée, transpercé son âme, à commencer par Michael Jackson, sa préférence ultime. « J’ai tout ! J’aime tout ! Son énergie, ses mélodies, sa voix, sa sensibilité, son art du show : à 7 ans il tenait déjà tout le monde en haleine ! Moi je mettais à peine au piano classique. »
L’ex petit prince de la soul devint le roi de la pop, Irma s’inscrit dans ce fertile sillon, pop et soul, pour définir son style par un raccourci qui ne dit pas tout. Comment tout définir en une phrase quand on sait la largeur des influences qui composent ce disque en forme d’ovni. Elle doit autant à Cat Power qu’à Eric Clapton, aux Fugees qu’à Queen, mais aussi Régina Spektor et Fink, l’étoile de l’écurie Ninjatune. « Mes chansons, elles sont le fruit de tout ce que j’ai assimilé. Deux secondes à la radio, quelques notes dans un film, ou tout un disque. J’ai juste besoin de tout mettre en musique. » Et cela ne date pas d’hier. Elle a apporté dans ses bagages plusieurs chansons composées au Cameroun. « I know », « Love you », « End of the Story »… Un tiers de l’album date de ses primes années, quand la gamine autodidacte venait de chiper la guitare achetée par son père. « De simples couplets refrains, sur un accord majeur », qu’elle s’est chargée de revisiter à l’aune de la jeune femme qu’elle est devenue. Celle qui désormais est attirée vers des productions nu-soul, à l’image de « Their Truth », des funky beats proches du hip-hop, un orgue churchy, des craquements de vinyles, et sa voix, encore plus chaude.
On l'aura compris : Irma est une personnalité composite, une identité en transit. Multiple mais singulière. A l'image de son songwriting. Ses textes la racontent, sans jamais être autobiographiques : l'amour, ses joies et ses déceptions... Non sans une pointe d'ironie au bout du stylo, quand elle se moque dans ' Your Guide ' des jeunes blasés, des déjà déçus de l'amour, des revenus de tout, malgré tout. Elle est plutôt tout l'inverse, prête à s'embarquer dans cette drôle d'aventure qu'elle est la musique, qu'elle compte bien poursuivre en scène. Encore une autre dimension, qu'elle a découvert au printemps 2010 avec Diam's. Depuis, Irma a multiplié les premières parties : -M-, Mickey Green, ou encore Tété. A chaque fois, ' vingt minutes, cinq titres ' dans la nudité de sa guitare-voix. A l'automne, elle assure des rendez-vous hebdomadaires à la Java : le public est acquis à ses mélodies feulées... Et vous aussi vous serez conquis par ce charisme subtil qui n'a pas fini de nous enchanter.